mercredi 15 août 2007

La morale athée

Après un hiatus dû au décès de ma grand-mère, je suis de retour sur le blog.

Je me lance maintenant sur un sujet qui me passionne depuis longtemps : la morale chez les athées.

Je crois que nous connaissons tous la morale religieuse. Des édits stricts conçus par le dieu ou l’ensemble de divinités auxquelles la personne croit composent, dans l’ensemble, la morale religieuse. Le bien est défini par la religion, tout comme le mal. Il y a généralement très peu de place à l’interprétation.

Le bien, pour quelqu’un d’athée, réfère spécifiquement à la personne à qui vous le faites. Il n’y a pas un système de valeurs universel. Le bien et le mal se définissent purement selon la personne envers qui vous agissez.

Voici un exemple qui vous montrera mieux la différence entre une morale athée et une morale religieuse. L’exemple compare quelqu’un qui croit à la Bible mot à mot avec un athée complet. Ça facilite la démonstration.

Prenons un principe moral sur lequel la plupart des gens s’entendent (et que je considère valide) : Honore ton père et ta mère.

*Le croyant :

La bible dit : Honore ton père et ta mère. Cela doit être fait en toutes circonstances. Toute personne, peu importe qui sont ces parents, doit honorer son père et sa mère. C’est un absolu.

*L’athée :

Les parents d’un enfant sont ceux qui l’ont nourri, habillé, éduqué, etc. Ils méritent respect pour ce qu’ils ont fait pour leurs enfants.

Cependant, l’athée ne reconnaissant pas d’aspect absolu ou divin à aucune règle éthique, il admettra des exceptions. Un parent alcoolique qui bat et viole ses enfants jusqu’à ce qu’il les abandonne en jeune âge ne mérite pas d’être honoré. Au contraire, l’athée jugera probablement qu’il est préférable pour l’enfant de ne pas honorer son père. Ainsi, il aura probablement moins de risque de répéter le même comportement avec ses propres enfants plus tard, et il risque d’être moins tenté de retrouver cette influence excessivement néfaste pour lui. Il est donc bon, pour l’enfant, de ne pas respecter son parent.

***

Évidemment, bien des croyants vont me dire qu’ils ont assez de jugement pour ne pas respecter un parent abuseur, et j’en suis fort heureux. Ces croyants ont d’ailleurs une morale beaucoup plus proche de celle de l’athée que du croyant extrémiste sur certains points.

Prochain message: je crois qu'il n'existe pas un système de valeurs universel qui corresponde à tout le monde. Je crois donc que chaque grande religion est dans le tort quand elle tente d'imposer un système de croyance unique partout au monde, tout comme les États-Unis sont dans le tort lorsqu'ils tentent d'imposer leur système de valeurs (la démocratie, entre autres) partout dans le monde.

Mon exemple sera la Japon et la démocratie.

vendredi 10 août 2007

Éthique et athéisme

Il faut que j'aborde le sujet de l'éthique et la moralité chez les athées la semaine prochaine.

En attendant, à tous les détracteurs de l'athéisme qui disent qu'on ne peut pas avoir de morale si on ne croit pas en un Dieu qui va nous envoyer en enfer, renvoyez seulement à cette image.

Rien ne se fait sans travail

Je parcours des blogs depuis quelque temps, dans l'espoir de trouver des gens avec qui partager mes idées, et qui me partageront les leurs.

J'avais l'impression que les blogs sur l'athéisme étaient en grande majorité des blogs de "religion bashing", et je dois avouer que mes recherches préliminaires tendent à démontrer ce fait. Avons-nous vraiment besoin d'en vouloir aux religions?

Désolé, j'avais besoin d'éventer ma frustration.

Enfin, rien ne se fait sans travail, comme je m'en doutais, et il me faut chercher pour trouver des blogs qui me conviennent. Je vais déjà en lier deux ici, que j'apprécie généralement.

Le Gros Bon Sens. L'auteur, S.Martel, est intelligent et pertinent. Il a réussi à faire un blog qui marche même sans avoir un sujet spécifique en tête. Bravo!

Patrice Lagacé, de La Presse. Quant à moi, il mérite sa paie. J'ai hâte qu'il nous donne son résumé de son dîner avec Mario Dumont!

mardi 7 août 2007

Pourquoi une communauté d'athées?

L'homme est un animal sociable.

On pourrait croire que l'homme est sociable par habitude ou par intérêt personnel. C'est clairement une conception libérale très actuelle, quoique poussée un peu fort.

Malgré moi, j'ai testé la solitude dans le dernier mois. Je n'avais pas d'emploi, mes perspectives d'emploi me promettaient moins que mon chômage, et toutes mes relations sociales m'étaient inaccessibles durant les jours de semaine. 5 jours par semaine, mes relations sociales furent limitées à de vagues salutations des caissières de mon supermarché. L'absence quasi-totale de liens sociaux, même sur une si courte période, m'a complètement démoli le moral. C'est vraiment malsain.

J'ai aussi eu l'occasion de discuter avec des immigrés, qui ont confirmé une opinion que j'avais lu sur Cyberpresse, il y a quelques mois: les Québécois sont tristes. Notre mode de vie est sain, nous défendons de belles valeurs, notre société est incroyablement moins corrompue que celles que nous retrouvons à travers le globe, mais malgré cela, nous causons un choc chez les immigrés, qui nous trouvent déprimés, voire déprimants.

Je me permets de faire un lien entre notre individualisme et notre tristesse collective. "Man is a social animal." Nous avons besoin de communautés. Nous avons rejeté l'oppression catholique d'une autre époque, et j'en suis bien heureux, mais nous avons aussi perdu le sens de la communauté. Nous avons jeté le bébé avec l'eau du bain.

Je crois que la communauté, c'est une des voies vers le bonheur.

lundi 6 août 2007

Pour une communauté d'athées!

Bonjour!

Tout d'abord, je me présente: Alexandre Foisy-Geoffroy, 29 ans, enseignant.

Je souhaite ici, en coopération avec d'autres bloggers avec lesquels je prendrai contact au fur et à mesure que ma connaissance de la blogosphère s'approfondira, trouver en quoi les athées pourraient se ratrapper sur ce qui me semble la plus grande perte que nous, Québécois, avons subi en jetant dehors la société religieuse: nous avons perdu le sens de la communauté.

Plusieurs questions devront être approchées dans ce but.

- Pourquoi nous faut-il une communauté?
- Par quoi devrons-nous commencer?
- Comment tenir ensemble une communauté?
- Pouvons-nous nous définir par la positive, en tant que naturalistes, plutôt que par la négative, en tant que gens ne croyant pas aux dieux et magies imaginées par l'homme?

Je ferai de mon mieux pour aborder ces questions et bien d'autres. J'irai de mes opinions sur les sujets, et j'espère susciter des réponses, des compléments et des objections à mes propos dans des commentaires ou d'autres blogs.

Avant de commencer, je tiens à apporter ici une définitions de l'athéisme, que je conserverai de façon consistante dans ce blog:

L'Athéisme est la croyance selon laquelle il n'existe ni dieux, ni énergies magiques, ni Destin. Elle se définit donc pas la négation de tout ce qui n'est pas naturel. L'athéisme va presque toujours main dans la main avec le Naturalisme, la croyance selon laquelle le monde est régi par la matière, les forces et les énergies physiques seulement. Cela inclut les phénomènes de pensée et les émotions, qui sont le résultat d'influx nerveux dans le cortex.

La science est issue de la philosophie naturaliste, donc les athées et les naturalistes ont généralement plus confiance en la science, pour expliquer le monde, que les gens agnostiques ou religieux.